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| plaquette du musée
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Le musée est organisé en trois niveaux selon un plan qui fait progresser le visiteur à travers diverses facettes de la culture de l'Afrique noire : vie quotidienne, vie sociale et vie religieuse. Une musique d'ambiance achève de donner à l'ensemble son originalité. En effet, les objets ne sont pas regardés pour eux-mêmes, pour le simple plaisir des yeux. Ils sont avant tout des témoins chargés de sens, qui nous invitent à porter le regard et la réflexion plus loin, vers les hommes qui les produisent et les utilisent.
![]() Ainsi, l'ornementation d'une cuillère de bois nous indique qu'elle est un objet cultuel, à moins qu'elle n'ait appartenu à une femme d'un rang social elevé. Ou bien ce coffret cylindrique de la vitrine (ci-dessous), surmonté d'un couple taillé dans la masse, évoque la présence des ancêtres protecteurs chargés de veiller sur le trésor familial. Dans la même vitrine, le gros récipient de terre cuite, appelé "canari" en français d'Afrique, permet de garder une eau relativement fraîche pour la consommation familiale. La potière a pris soin de l'orner de divers motifs symboliques qui évoquent la masculinité (les triangles) ou la féminité (les carrés). En effet, dans de nombreuses ethnies africaines, le nombre trois se rapporte à l'homme et le nombre quatre à la femme.
La femme tient une place de premier ordre dans les sociétés africaines.
Dans des régions où le taux de mortalité est très élevé, le rôle premier
de la femme est de donner la vie et de la préserver. Elle est aussi garante
de la tradition où s'enracine la vie : en beaucoup d'ethnies, ce sont
les "vieilles" que l'on consulte pour décliner les généalogies ou pour
évoquer les mystères du passé, et ce sont elles qui manipulent le mieux
les forces occultes. Pour toutes ces raisons, il importe de garder sous
contrôle celle qui est dépositaire de tant de science et de tant de pouvoir.
Le femme n'est donc pas cette espèce d'esclave que certains auteurs se
sont plu à décrire, et si, par certains de ses aspects, la condition féminine
semble peu enviable, il faut y voir davantage le résultat d'une déviance
que d'une volonté délibérée de maintenir la femme dans un état de servitude.
L'enfant, considéré comme potentiel de vie et de prospérité, est entouré
de soins attentifs. L'initiation, qu'elle soit formelle ou diffuse, modèle
son intelligence, son caractère et son affectivité, pour qu'il tienne
le rôle qui lui sera dévolu dans le monde des adultes. Une fois l'âge
de raison atteint, vers 7/8 ans, le petit garçon se détache peu à peu
de sa mère pour fréquenter le monde des hommes, tandis que la fillette
sera élevée par les femmes.
Les bijoux n'ont pas toujours pour objet la parure ; ils sont aussi chargés
de symbolisme et ont parfois des usages inattendus. Ainsi les perles,
les coquillages et les bracelets ont pu servir de monnaie d'échange. Certains
gros bracelets ont même été utilisés pour entraver les petits délinquants,
dans le sud-ouest ivoirien par exemple. A l'origine, les perles étaient
façonnées à partir de minéraux naturels (pierres, coraux...). Mais, depuis
longtemps, elles sont concurrencées par la verroterie d'origine européenne
(pâte de verre de Venise). Le musée présente une très belle collection
de figurines en laiton qui illustrent des scènes de la vie quotidienne.
Elles furent moulées dans les années 20, selon le procédé de la fonte
à la cire perdue, à une époque où l'artisanat n'était pas encore dévoyé
par les besoins du marché touristique. Ce genre d'objets était autrefois
réservé aux personnages imposants ou voué à un culte particulier. On peut
noter la différence entre les styles sénufo, fon et yoruba (voir la vitrine
2 "travail féminin").
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