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PREMIER NIVEAU
La vie quotidienne


Les trois niveaux du musée


Le musée est organisé en trois niveaux selon un plan qui fait progresser le visiteur à travers diverses facettes de la culture de l'Afrique noire : vie quotidienne, vie sociale et vie religieuse. Une musique d'ambiance achève de donner à l'ensemble son originalité. En effet, les objets ne sont pas regardés pour eux-mêmes, pour le simple plaisir des yeux. Ils sont avant tout des témoins chargés de sens, qui nous invitent à porter le regard et la réflexion plus loin, vers les hommes qui les produisent et les utilisent.


De l'art au quotidien




Tabouret traditionnel Évoquer la vie quotidienne, ce n'est pas forcément tomber dans la banalité ; ceci est particulièrement vrai en Afrique. Le moindre objet usuel peut devenir le support d'une expression artistique qui symbolise une croyance religieuse, un ordre social ou, plus simplement, un sentiment.
Ainsi, l'ornementation d'une cuillère de bois nous indique qu'elle est un objet cultuel, à moins qu'elle n'ait appartenu à une femme d'un rang social elevé. Ou bien ce coffret cylindrique de la vitrine (ci-dessous), surmonté d'un couple taillé dans la masse, évoque la présence des ancêtres protecteurs chargés de veiller sur le trésor familial.
Dans la même vitrine, le gros récipient de terre cuite, appelé "canari" en français d'Afrique, permet de garder une eau relativement fraîche pour la consommation familiale. La potière a pris soin de l'orner de divers motifs symboliques qui évoquent la masculinité (les triangles) ou la féminité (les carrés). En effet, dans de nombreuses ethnies africaines, le nombre trois se rapporte à l'homme et le nombre quatre à la femme.

Le rôle de la femme


 

La femme tient une place de premier ordre dans les sociétés africaines. Dans des régions où le taux de mortalité est très élevé, le rôle premier de la femme est de donner la vie et de la préserver. Elle est aussi garante de la tradition où s'enracine la vie : en beaucoup d'ethnies, ce sont les "vieilles" que l'on consulte pour décliner les généalogies ou pour évoquer les mystères du passé, et ce sont elles qui manipulent le mieux les forces occultes. Pour toutes ces raisons, il importe de garder sous contrôle celle qui est dépositaire de tant de science et de tant de pouvoir. Le femme n'est donc pas cette espèce d'esclave que certains auteurs se sont plu à décrire, et si, par certains de ses aspects, la condition féminine semble peu enviable, il faut y voir davantage le résultat d'une déviance que d'une volonté délibérée de maintenir la femme dans un état de servitude.

Les activités masculines

 

 


Les activités de l'homme correspondent, pour une part, à sa constitution physique et, pour une autre part, à la place que lui assigne l'idéologie du groupe. Il lui revient d'accomplir les travaux pénibles ou dangereux : défrichage, chasse, pêche, guerre... Si son statut social le lui permet, il participe à la palabre où se règlent les conflits de personnes et où se prennent les décisions d'intérêt général.

L'enfant


 

L'enfant, considéré comme potentiel de vie et de prospérité, est entouré de soins attentifs. L'initiation, qu'elle soit formelle ou diffuse, modèle son intelligence, son caractère et son affectivité, pour qu'il tienne le rôle qui lui sera dévolu dans le monde des adultes. Une fois l'âge de raison atteint, vers 7/8 ans, le petit garçon se détache peu à peu de sa mère pour fréquenter le monde des hommes, tandis que la fillette sera élevée par les femmes.

Les relations sociales

 

 


Les relations sociales sont essentiellement fondées sur la parenté qui fait elle-même référence à un ancêtre commun. Il n'est pas toujours aisé de distinguer les nuances entre lignage, clan et tribu ; mais une chose est sûre : l'Africain se situe toujours par rapport à la famille, dans la ligne paternelle ou maternelle selon les cas. La solidarité familiale elle-même, qui étonne tant le voyageur occidental, est régie par ce réseau de parenté à plusieurs niveaux.

Bijoux et Pouvoir


 

Les bijoux n'ont pas toujours pour objet la parure ; ils sont aussi chargés de symbolisme et ont parfois des usages inattendus. Ainsi les perles, les coquillages et les bracelets ont pu servir de monnaie d'échange. Certains gros bracelets ont même été utilisés pour entraver les petits délinquants, dans le sud-ouest ivoirien par exemple. A l'origine, les perles étaient façonnées à partir de minéraux naturels (pierres, coraux...). Mais, depuis longtemps, elles sont concurrencées par la verroterie d'origine européenne (pâte de verre de Venise). Le musée présente une très belle collection de figurines en laiton qui illustrent des scènes de la vie quotidienne. Elles furent moulées dans les années 20, selon le procédé de la fonte à la cire perdue, à une époque où l'artisanat n'était pas encore dévoyé par les besoins du marché touristique. Ce genre d'objets était autrefois réservé aux personnages imposants ou voué à un culte particulier. On peut noter la différence entre les styles sénufo, fon et yoruba (voir la vitrine 2 "travail féminin").

Forgerons et Potières

 

 


Le forgeron est l'un des personnages clés des sociétés africaines. Il appartient en général à une caste et jouit d'un prestige souvent ambigu : on respecte la science qui lui permet de maîtriser la technologie des métaux, mais on craint le pouvoir quasi magique qu'il tire de son commerce avec les éléments naturels (l'eau, le feu, l'air, la terre) et le monde souterrain. Aujourd'hui, la matière première est fournie en abondance par les métaux de récupération et les hauts fourneaux sont en voie de disparition. S'il arrive que la potière soit la femme du forgeron, ceci est loin d'être la règle générale. En maints endroits, ce travail n'est qu'une activité d'appoint que les femmes (rarement les hommes) pratiquent durant la morte-saison ou bien les jours où la coutume interdit d'aller en brousse. Tout est modelé à la main, sans l'aide d'un tour, et la cuisson se fait le plus souvent à l'air libre, dans un énorme fagot de bois sec. La couleur peut être mise avant la cuisson (enduit d'argile rouge, par exemple) ou par trempage, au sortir du brasier, dans une décoction de plantes sauvages (vernis noir).

Tisserands et Sculpteurs

 

 


Exemples de tissage Le tisserand, à l'instar du forgeron, maîtrise un art complexe qui fait de lui un créateur, sans qu'il soit pour autant le dépositaire d'un pouvoir mystique. Cependant, certains rites peuvent être liés à l'exercice du tissage. Le métier à tisser est très répandu en Afrique occidentale. Si la superstructure est des plus élémentaires (mobilité oblige puisque le tisserand est fréquemment un artisan itinérant), les accessoires sont d'une facture très soignée : navettes, peignes et surtout étriers de poulies sont parfois d'authentiques chefs-d'œuvre. Les motifs de tissage sont porteurs de messages : chez les Ashanti du Ghana, ils reflètent la hiérarchie sociale et nul ne saurait porter un pagne qui ne correspondrait pas à son rang. Le sculpteur, enfin, occupe aussi une place prépondérante. En principe, il travaille sur commande, respectant les canons esthétiques de sa culture, mais il est libre d'exprimer sa sensibilité créatrice. Ses outils se réduisent au minimum : herminette, couteau, grattoir, gouge et aussi certaines feuilles abrasives qui servent au polissage. La nature des bois employés est assez variée : en règle générale, les bois tendres et légers sont réservés aux masques, alors que les statuettes sont réalisées dans des essences plus denses et donc moins périssables. La patine noirâtre et croûteuse résulte des libations de sang versées sur des objets voués au culte. Quand elle est rouge, il y a de fortes chances qu'elle soit due aux onctions répétées d'huile de palme ou de cola. En certaines régions, par exemple chez les Fon et les Yoruba, on utilise des pigments naturels ocres, blancs ou bleus, qui sont de plus en plus remplacés par des peintures d'importation aux tons plus criards.

DEUXIEME NIVEAU: LA VIE SOCIALE